samedi 19 avril 2008

LARS AND THE REAL GIRL (2007)

Réalisé par Craig Gillespie. Écrit par Nancy Oliver.
(Vu le 18 avril 2008; format 150 mots; publié dans le Bang Bang Vol. 3 No.6 le 5 juin 2008)

Un jeune homme extrêmement timide présente à son frère et à la femme de ce dernier son amoureuse qu’il a rencontrée dans Internet : une poupée grandeur nature. Alors que ce synopsis aurait pu amener de nombreux gags faciles à connotation sexuelle avec un humour situé fréquemment sous la ceinture, le scénario de Nancy Oliver (Six Feet Under), nommé aux Oscars, nous plonge dans le monde touchant d’une homme désillusionné et de la petite communauté, tricotée serrée, qui l’entoure et qui l’aime. Ryan Gosling, qui a tendance à prendre des rôles intéressants et courageux (voir son enseignant héroïnomane de l’an dernier dans Half Nelson) est excellent dans son rôle, restant attachant malgré ses carences, et sera vraiment un acteur à surveiller dans les années à venir. Principalement dramatique, avec une finale émouvante, le film de Craig Gillespie (Mr. Woodcock) réussit également à parfois faire rire, et à souvent faire sourire. 7,5/10

mercredi 16 avril 2008

WALK THE LINE (Extended Cut) (2005)

Réalisé par James Mangold. Écrit par Gill Dennis et James Mangold d’après le livre de Johnny Cash et de Patrick Carr.
(Commande du journal Bang Bang; revu le 14 avril 2008; format 150 mots; publié dans le Bang Bang Vol. 3 No.5 le 8 mai 2008)

Réussite en matière de biographie musicale, le film qui explore la genèse du couple Johnny Cash-June Carter se voit offrir le traitement de luxe avec une édition de 2 DVDs comprenant une version allongée d’une vingtaine de minutes ainsi que plus de deux heures de documentaires ne lésinant pas sur les grosses pointures de l’industrie musicale et se trouvant à être informatifs et touchants en raison de l’amour des artisans pour son sujet, chose rare dans les suppléments. Pour leur part, les scènes coupées, outre une séquence sur la création de I Still Miss Someone, viennent principalement allonger celles vues préalablement. Elles ajoutent peu et nuisent sensiblement au rythme de la production, mais ne devraient pas déplaire aux fans du film ni le ruiner pour ceux qui voient premièrement cette mouture, et la qualité des interprétations reste intacte dans ce qui fut l’un des bons moments de cinéma en 2005. 8/10

THE SAVAGES (2007)

Réalisé et écrit par Tamara Jenkins.
(Commande du journal Bang Bang; vu le 12 avril 2008; format 150 mots; publié dans le Bang Bang Vol. 3 No.5 le 8 mai 2008)

Un frère et une sœur, Wendy et Jon Savage, se voient dans l’obligation, après l’avoir perdu de vue pendant de nombreuses années, de s’occuper de leur père devenu sénile. Tamara Jenkins brosse un autre portrait d’une famille dysfonctionnelle américaine, mais évite la redite grâce à son scénario, nominé aux Oscars et plusieurs fois primé, et au jeu de ses acteurs principaux. En effet, les valeurs sûres que sont Laura Linney et Philip Seymour Hoffman ne déçoivent pas et interprètent à merveille ces deux êtres, amoureux de théâtre pour pallier à l’absurdité de la vie, ayant développé des carences dans leur enfance qui les empêchent de se lier à autrui, que ce soit en amour, entre amis, en famille ou avec eux-mêmes. Le rythme un peu contemplatif de la réalisation évacue souvent l’émotion et Philip Bosco campe un père assez antipathique, mais l’habile finale nous laisse avec l’impression d’une profonde satisfaction. 7,5/10

samedi 12 avril 2008

CHARLIE WILSON'S WAR (2007)

Réalisé par Mike Nichols. Écrit par Aaron Sorkin d’après le livre de George Crile.
(Commande du journal Bang Bang; vu le 11 avril 2008; format 150 mots; publié dans le Bang Bang Vol. 3 No.5 le 8 mai 2008)

Charlie Wilson est un membre du congrès, connu pour son penchant envers les femmes et le whisky, qui jouera un rôle dans l’armement des Afghans contre l’envahisseur soviet durant la Guerre froide. Basé sur des événements réels, le dernier Mike Nichols (The Graduate) a reçu de nombreuses critiques élogieuses et nominations, notamment pour Phillip Seymour Hoffman en agent secret n’ayant pas la langue dans sa poche. Malgré cela, on y trouve un rythme qui se cherche et des dialogues très chargés ne possédant pas la verve d’un Who’s Afraid of Virginia Wolfe? ou même celle réaffichée dernièrement dans Closer. De plus, cette satire politique s’avère moins efficace que, par exemple, son propre Catch22, car il faut vraiment chercher pour le message (l’abandon du soutien financier suite à la guerre à mener à la situation actuelle), puisque le film se concentre principalement à promener ses personnages excentriques de cocktails en cocktails. 6,5/10

dimanche 6 avril 2008

DIE FALSCHER (Les Faussaires) (2007)

Réalisé et écrit par Stefan Ruzowitzky d’après le livre d’Adolf Burger.
(Vu le 5 mars 2008; frmat 150 mots; publié dans le Bang Bang Vol. 3 No.9 le 4 septembre 2008)

Gagnant de l’Oscar du meilleur film étranger, cette histoire vraie relate la plus grande opération de contrefaçon de monnaie, celle lancée par les Allemands à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans le rôle principal, Karl Markovics a vraiment la bouille de l’emploi et incarne avec brio le rôle du faux-monnayeur juif transféré de camp de concentration pour superviser l’opération qui, derrière sa façade et sa volonté de survivre à tout prix, cache une compassion pour ses compatriotes. À l’opposé, August Dielh interprète Adolf Burger, un jeune idéaliste pour qui la survie d’un seul est moins importante que celle de la collectivité et dont les agissements participeront à la défaite des Allemands. La réalisation de Stefan Ruzowitzky (Anatomie) est somme toute ordinaire, particulièrement la direction photo (caméra-épaule, gros grain, nombreux gros plans), mais l’histoire plus grande que nature et les performances des acteurs en font une œuvre qui interpelle. 7,5/10

THE KITE RUNNER (2007)

Réalisé par Marc Foster. Écrit par David Benioff d’après le roman de Khaled Hosseini.
(Vu le 31 mars 2008; format 150 mots; publié dans le Bang Bang Vol. 3 No.6 le 5 juin 2008)

À Kaboul, dans les années 1970, deux jeunes d’une caste sociale différente, Amir et Hassan, dont l’un est le serviteur de l’autre, sont inséparables et excellent dans leur sport favori : les compétitions de cerfs-volants. Des événements tragiques devant demeurer tabous leur feront toutefois prendre des chemins différents. Après de nombreuses années passées en Californie, Amir devra revenir en Afghanistan afin de rétablir la situation. Basé sur le best-seller de Khaled Hosseini, Marc Foster met en scène une réalité afghane dans sa langue d’origine, choix courageux compte tenu de la mentalité actuelle des États-Unis, même si la morale (il n’est jamais trop tard pour réparer les erreurs du passé, métaphore s’adressant directement au régime taliban) adhère au point de vue occidental sur la situation. Les performances y sont toutes très bonnes, particulièrement le jeune Hassan et le père, et certaines scènes puissantes en font une œuvre à ne pas manquer. 7,5/10