samedi 23 août 2008

THE DARK KNIGHT (2008)

Réalisé par Christopher Nolan. Écrit par Jonathan Nolan, Cristopher Nolan et David S. Goyer d’après les personnages de Bob Kane.
(Vu le 19 août 2008; format 150 mots)

Grâce à Christopher Nolan, la franchise Batman est bel et bien ressuscitée et, après un Batman Begins réussi, sans plus, c’est avec étonnement qu’on accueille la qualité de ce second volet. Sans être parfaits (trop de mouvements circulaires en première partie pendant certains dialogues cruciaux, montage à la continuité un peu brute, raccourci narratif pour conclure la fête de Bruce Wayne envahie par le Joker, monologue de fermeture racoleur), sa réalisation et le scénario coécrit avec son frère n’en demeurent pas moins mémorables, et représentent plus que l’étiquette, film de super héros, que l’on pourrait accoler à cette saga du crime aux nombreuses réflexions sociologiques concernant le chaos sous la surface et la mince couche qui sépare le héros de son ennemi. Parsemée de performances d’acteurs adéquates, Heath Ledger vole la vedette avec son Joker psychopathe dans une performance électrisante et perturbante de vérité, qui mériterait amplement un Oscar posthume. 9/10

mercredi 6 août 2008

UN ÉTÉ SANS POINT NI COUP SÛR (2008)

Réalisé par Francis Leclerc. Écrit par Marc Robitaille.
(Vu le 5 août 2008; format 150 mots)

Été 1969, les Expos naissent et la fièvre du baseball s’emparant de Montréal n’échappe pas au jeune Martin qui, rejeté par la seule équipe du comté, formera avec ses amis une équipe B sous la tutelle de son père (Patrice Robitaille). Allant dans un tout autre registre, Francis Leclerc (Mémoires affectives) prouve ici qu’il est un réalisateur versatile. Affichant de nombreuses qualités au tableau de pointage (bonne direction d’acteurs outre peut-être Jacynthe Laguë; personnages attachants : Pier-Luc Funk dans le rôle principal ou Crevette, vedette d’un court-métrage en lever de rideau; narration avec quelques bons morceaux de philosophie adolescente; et moments d’émotions réussis que l’on retrouve rarement dans le genre), l’œuvre manque toutefois de dynamisme, notamment en raison de ces nombreux pauses avec pellicule d’époque et reprises inégales de succès du moment qui découpent le film en saynètes, et frôle le classicisme un peu rigide ainsi que l’exploitation de la nostalgie. 6,5/10

STREET KINGS (2008)

Réalisé par David Ayer. Écrit par James Ellroy, Kurt Wimmer et Jamie Moss.
(Commande du journal Bang Bang; vu le 4 août 2008; format 150 mots; publié dans le Bang Bang Vol. 3 No.9 le 4 septembre 2008)

Tom Ludlow est un policier fier-à-bras dans l’eau chaude en raison de ses tactiques, lesquelles sont dénoncées par son ancien coéquipier. Lorsqu’il désire venger l’assassinat de ce dernier, il s’apercevra rapidement que les apparences sont souvent trompeuses. Mise à jour d’un scénario de James Ellroy qui se passait dans un Los Angeles d’époque, un peu à l’image de son L.A. Confidential, cette réalisation de David Ayer (qui a déjà adapté un autre Ellroy avec Dark Blue) est, somme toute, dynamique. Le problème majeur est que, dans cette nouvelle mouture de l’histoire, on connaît l’issue finale dès le début. De plus, Keanu Reeves, qui n’est pas Russell Crowe quand vient le temps de jouer les brutes niaises manipulées, affiche son air hébété habituel. Néanmoins, il subsiste assez de l’écriture noire d’Ellroy et de sa capacité à nous faire pénétrer dans son univers corrompu pour que le film soit un divertissement adéquat. 6/10

CIDADE DOS HOMENS (City of Men) (2007)

Réalisé par Paulo Morelli. Écrit par Elena Soarez et Paulo Morelli.
(Vu le 4 août 2008; format 150 mots)

Produit par Fernando Mireilles et ayant un titre similaire, ce nouveau drame mettant en scène des jeunes des favelas brésiliennes ne pourra pas éviter les comparaisons avec Cidade de Deus, film exceptionnel ayant conquis la critique et ayant eu un succès international. En fait, il s’agit ici de la suite logique d’une télé-série populaire au Brésil existant depuis 2002, laquelle était un peu une source d’inspiration pour le premier film. Toujours est-il que cette nouvelle production qui offre une cinématographie similaire, tout en demeurant intéressante grâce à sa morale sur les erreurs de nos pères que l’on peut réparer et en ouvrant le thème des gangs de rue sur des sujets tels que la paternité, n’arrive jamais à combler les attentes créées par son prédécesseur. Ainsi, des dialogues un peu forcés, des performances d’acteurs moins naturelles et un scénario aux accents mélodramatiques agaçants en font une œuvre pour les initiés. 6/10

mardi 5 août 2008

THE ONION MOVIE (2008)

Réalisé par James Kleiner (Tom Kuntz et Mike Maguire). Écrit par Todd Hanson et Robert D. Siegel.
(Commande du journal Bang Bang; vu le 1er août 2008; format 150 mots; publié dans le Bang Bang Vol. 3 No.9 le 4 septembre 2008)

Filmée il y a un bon moment, comme en témoigne la présence de Rodney Dangerfield, mort en 2004, cette comédie satirique était restée sur les tablettes avant de nous parvenir sur DVD. Cette sortie est compréhensible, car ce n’est pas mauvais au point de cacher l’œuvre ou même d’utiliser un surnom comme l’on fait les deux réalisateurs, mais on comprend les producteurs d’avoir été frileux à l’idée de risquer une sortie théâtrale. En effet, en n’ayant pas de protagonistes principaux, cette longue suite de sketchs se présentant sous la forme d’un bulletin de nouvelles devient rapidement lassante. Certaines idées sont bien trouvées, mais l’exécution est souvent maladroite. De plus, la majorité des blagues irrévérencieuses commentent la dégénérescence des médias et leurs tactiques racoleuses, mais utilisent ce même manque de subtilité et incarnent ce qu’elles dénoncent... Seule la scène où Steven « Cock Puncher » Seagal rit de lui-même est à voir. 4/10

WALL-E (2008)

Réalisé par Andrew Stanton. Écrit par Jim Reardon, Pete Docter et Andrew Stanton.
(Vu le 20 juillet 2008; format 150 mots)

700 ans après que les humains aient quitté la Terre, le petit robot WALL-E poursuit sans relâche sa tâche, compacter les déchets, jusqu’au jour où il rencontre EVE, un robot ayant comme mission de vérifier si notre planète polluée est redevenue habitable. Décidemment, Pixar ne montre toujours pas de signe d’essoufflement. Ce neuvième long métrage maintient leur niveau d’excellence et compte parmi leurs plus belles productions. En effet, cette deuxième réalisation d’Andrew Stanton (Finding Nemo) est une véritable réussite sur le plan visuel, non seulement en raison de la qualité des animations, mais aussi grâce à ce défi, relevé, de raconter presque tout avec l’image, avec le strict minimum de dialogues, un peu à l’image des classiques de Chaplin et Keaton. Finalement, cette histoire charmante, poétique, romantique, parfois magistrale, comporte également une morale sur la régression de l’être humain et les dangers de maltraiter notre environnement qui est la bienvenue. 8/10